Durée de la vidéo : 2:14 min
(Plan sur l’adjudant Éric Henry, un homme à la chevelure poivre et sel, assis dans un fauteuil brun et portant son uniforme bleu de l’Aviation royale canadienne)
Adjudant Éric Henry : Adjudant Éric Henry. J’étais en charge d’une équipe là-bas avec les CF-18. J’étais aussi le SAMS [Senior Aircraft Maintenance Superintendant, Gestionnaire supérieur - Maintenance d’aéronefs] de l’équipe. Le SAMS d’équipe, c’est la personne qui autorise l’autorisation. Des fois, on a des dérogations, mettons armement et ces choses-là, qu’on déroge des livres, ça prend des waivers qu’on appelle, des autorisations, faque moi je discute avec mon capitaine. On envoie les dérogations à Ottawa pis toute ces p’tites choses-là. En gros, là-bas aussi, c’était important, c’est le bien-être du personnel, s’occuper de notre monde, qu’on soit bien installés pis qu’on n’ait pas de problèmes non plus côté logistique pis ces choses-là. Faque en gros, ma job, c’est s’assurer que tout le monde est correct pis qu’on a toute l’infrastructure pis l’équipement qu’on a de besoin, pis que le bien-être du personnel, j’me répète, mais le bien-être du personnel, c’est très important. Si tout le monde est heureux, ben la business [les affaires] va bien.
(Apparition des mots « Ciel orageux » à l’écran.)
Adjudant Éric Henry : Quand ils partaient faire leur mission, souvent, on faisait nos réparations d’avions le soir pis la nuit. On préparait des avions avec de l’armement sur des avions, pis on a eu une méchante grosse orage. Des tonnerres et des éclairs. Faque, un moment donné, il a même fallu évacuer où on était. Pis c’est au début où on est arrivés. On parlait un p’tit peu plus tôt, je disais qu’on avait beaucoup d’armement : des Mark 82 [bombe d’emploi général à fragmentation], des 500 livres, des 1 000 livres, des bombes, des missiles air-to-air [air-air], pis tout ça. Pis sur des trailers [remorques]... Les six avions étaient loadés [chargés]. Pis on avait cinq, six trailers à côté. Tout loadés, stand-by [en attente] au bout de la piste. Normalement, au Canada, il y a trop d’armement sur cette place là. Ça prend des dérogations. C’est pour ça que, plus tard, il a fallu bouger cet armement-là. Mais là cette soirée-là, quand il y a eu du tonnerre et des éclairs, mettons on évacuait pis ça pétait proche.
Des grosses éclairs dans ces saisons-là. On se dit que des places c’est pire que d’autres places. Mais ça pétait pis on voyait des gros flashs. On a dit aux gars : « on claire la place ! » Faque on est partis de là, on est allés à peu près sept, huit kilomètres. Ben moins que ça : cinq, six kilomètres, où était la caserne des pompiers de l’autre bord de la base. On est allés se parker-là [stationner]. On a attendu que ça se calme. Tsé, en dedans de 10 kilomètres environ, si je me trompe pas, ça fait 5 ans que je ne touche plus à l’avion, mais en dedans de 5 kilomètres, de 10 kilomètres je veux dire, tu dois d’évacuer, pis de pas rester sur place. Mettons que ça ne fait pas bon ménage [rire].